Après un épisode haut en couleurs qui redessinait les limites du jeu de plateforme sur console de salon, Michel Ancel et son UbiArt Framework débarquent sur les plateformes mobiles avec Rayman Jungle Run.
N'étant pas un fan de la première heure de l'avatar démembré, dans le genre je préférais son aîné : Plok, et après être resté de glace devant les facéties de ses idiots ennemis léporidés, je suis tombé des nues devant Rayman Origin sur Xbox 360 tant ce jeu était intelligent : beau, fluide, bourré d'humour et doté d'un multi hilarant. La semaine dernière, une version mobile, basée sur le même moteur, débarquait et bousculait le gameplay habituel de ce genre de jeu.
Je ne sais pas vous, mais j'ai un énorme problème pour jouer sur téléphone... La taille de mes doigts. Sur le HTC Legend j'avais tendance à recouvrir la moitié de l'écran avec mes deux gros pouces. Bien que je sois passé à un écran un peu plus grand (ahem), je trouve toujours ça pénible de ne pas pouvoir profiter pleinement de l'interface. Rayman, à l'instar d'un Tap'n' clash, pallie ce problème par un principe simple : le jeu peut se jouer à une main... Mieux, à un doigt. Notre petit ami, toujours paré d'une tunique violette, avance de lui-même en continu et vos seules interactions seront de freiner sa course par un saut, planant ou non, ou en assenant un coup à un adversaire. Un peu basique me direz-vous, mais pas tant que ça en fait. Rappelez-vous le peu d'actions possibles dans Super Meat Boy, et la richesse qui en découlait pourtant.
Quand on veut avoir un gameplay simpliste, il faut que la fluidité et la précision soient au rendez-vous, et c'est bien le cas. Bien qu'un peu lent sur mon SIII, chose que je ne m'explique pas, les décors de toute bôôôté défilent avec une fluidité assez incroyable et Rayman répond au doigt et à l'oeil... Surtout au doigt d'ailleurs.
Le bébé de Michel Ancel parcourt plaines colorées et caves lugubres en quête de lums, sorte de lucioles aux yeux globuleux et au sourire inquiétant, pour les capturer et les faire taire une bonne fois pour toutes. Car si ce sont elles qui chantent sur l'une des musiques entêtantes qui feraient passer la chanson du monde des poupées de Disney pour une mélodie harmonieuse, alors n'importe qui auraient envie de les attraper pour leur mettre deux ou trois coup de tatanes. C'est du moins ce que j'ai pu comprendre de l'histoire du jeu puisqu'en fait... il n'y en a pas. Le menu vous propose juste de rentrer dans un des mondes ou d'accéder à une galerie de fonds d'écran qui s'ouvrent ridiculement dans un navigateur.
J'ai mis entre deux et trois heures pour finir le jeu. Certains diront que c'est court, d'autres que ce n'est pas la taille qui compte; pour moi là n'est pas l'important. Depuis que j'ai terminé le jeu, je ne l'ai pas relancé : il y a comme un os. Par sa simplicité et son manque de contenu débloquable, le jeu manque clairement de re-jouabilité. Il ne suffirait pas de grand chose : des objets difficiles d'accès, un mode de difficulté accru, un peu de sociabilité pour rendre les speedrun entre amis, un peu plus fun. Le gameplay est tellement bien calibré qu'il serait dommage que le jeu s'arrête là. Qui sait ? Un patch pour corriger tout ça, et on pourrait tenir un des nouveaux hits incontournables du play store.
A mi chemin entre le jeu de plateforme 2D et le runner classique 3D (comme temple run ou Subway surfers), notre petit ami démembré débarque avec panache sur les plateformes mobiles. J'ai testé pour vous Rayman Jungle Run, et honnêtement, à 2,40 euros, vous auriez tort de vous en priver, c'est déjà un excellent jeu, et on peut espérer que l'avenir le rende encore meilleur.